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Le blog de Toni

Une Charogne, Les Fleurs du Mal de Baudelaire

Introduction

Problématique:

I/ Une déclaration d'amour?

A)La présentation du couple 

- Les pronoms "vous, "nous", nous présentent un couple dont le narrateur est l'homme: "Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme". Il s'agit d'un dialogue à la femme par utilisation d'apostrophes: "mon âme", "étoile de mes yeux", "Vous, mon ange et ma passion"

- Le narrateur se distingue par "je" à la fin mais utilise le "nous" qui crée une certaine complicité entre les deux personnages.

-Le lexique de la femme est très valorisant ce qui nous confirme leur relation. Utilisation de 2 métaphores des astres, groupes nominaux qui occupent le vers tout entier "Vous, mon ange et ma passion", et parallélismes de construction:

-On a 2 fois l'emploi du vocatif "ô": "ô reine des grâces", "ô ma beauté"= lyrisme de l'invocation de la femme aimée.

- Utilisation de 2 adjectifs possessifs qui insiste sur la relation homme femme: "moi", "ma"

 B)Une promenade amoureuse

- Évocation à la nature, sentier au vers 3

- On a une atmosphère bucolique: poèmes du XVI ème siècle avec glorifications de la nature: "nature", "ciel", "fleur", "l'eau courante et le vent", "rocher", "l'herbe". Nature très propice à l'amour: premiers vers, intensif "si" de "si doux".

-Ainsi le poème semble s'inscrire dans la tradition des poèmes amoureux . Pourtant cela n'est qu'en apparence puisque les personnages vont découvrir un tableau horrible, ce qui va créer un décalage saisissant avec la première vision.

- temps utilisés : Passé simple et imparfait du v.1 au v.36 – temps du récit ; ensuite, rupture avec le tiret baudelairien et le changement de temps : futur.

-Il y a un remplacement de l'objet poétique du beau vers le laid.

II/ Une description macabre

A) Une évocation réaliste et précise de la charogne.

- Effet de surprise = caractère inattendu de la découverte: "Au détour du sentier".

-Évocation de la charogne très réaliste: champ lexical de la charogne: "pourriture", "ordure", "squelette", "infection"

-Aucun détail sordide n’est épargné. 

-Réalisme de l'évocation par l'instance sur:

=>Le processus de la décomposition: "bataillons/ De larves": horreur soulignée par le rejet, et l'enjambement matérialise bien l'action de "couler comme un épais liquide"

=>Les odeurs: "suant les poisons", "plein d'exhalaisons", "ventre putride" (à la rime, "la puanteur était si forte")

=> La description permet ensuite de visualiser la charogne : strophe 5 « Les mouches bourdonnaient » au vers 17/ « des larves » au vers 19.

-Horreur de la vision accentuée par l'évocation des sentiments éprouvés (par la femme vraisemblablement). CF. emploi de termes à connotation négative: "charogne infâme" (à la rime), "cette horrible infection" 38: ici, mise en valeur par antéposition adj. et diérèse + "vous crûtes vous évanouir", mais ici, ton un peu précieux en décalage avec la réalité macabre et atroce.

 

B) Le souffle épique

- La description dépasse le simple réalisme et devient une vision épique:

=> Image guerrière des "bataillons"

=>Emploi du pluriel dans la strophe 5 et de termes collectifs: "tout cela", "ce monde".

=> Animation des éléments de la charogne: emploi de verbes de mouvement "les mouches bourdonnaient", "sortaient", "coulaient". Puis la charogne elle-même semble s'animer. V.20 "de ces vivants haillons" (insistance par l'antéposition" et vers 23-24: mise en valeur du verbe "vivre" par l'enjambement.

=> Utilisation répétée des comparaisons qui tendent à transformer la réalité: "comme un épais liquide", "comme une vague", "comme l'eau courant et le vent"

-Donc la description dépasse la simple observation de la réalité. Le poète l'amplifie jusqu'à ce que la charogne devienne une hallucination. Négation restrictive: "les formes n'étaient plus qu'un rêve"

-Ainsi, Baudelaire, rompt avec la tradition poétique en mettant au coeur de son poème, non pas la femme aimée, mais une horrible charogne, symbole de la laideur et l'ignominie. Touefois, il ne s'agit pas seulement pour le poète de narrer une anecdote, il cherche à en tirer une morale.

 

III/ Les leçons du poète

A) Une réflexion sur le temps qui passe et sur la mort 

-La mort est un thème récurrent du poème, aussi bien par le titre et la longue description de la charogne que par la fin du poème qui crée une mise en relief du thème: derniers sacrements, ossements, vermine, décomposés = rimes des 2 dernières stropes.

-Leçons du poète?

=> La mort nous attend tous: cf. emploi des futurs de certitude ("vous serez", vous mangera")

=> La mort entretient la vie + symbiose avec la nature (thème baroque de la métamorphose): comparaisons avec la "fleur" (césure v.14), symbole de vie et référence à des éléments marquant le mouvement: eau, vent + vbs monter, descendre. Éléments vitaux réunis: l'eau, l'air, le feu (avec le soleil) et la terre (avec le semeur).

-Thématiques classiiques de poésie baroque: MEMENTO MORI (souviens-toi que tu vas mourir) et de la poésie pétrarquiste CARPE DIEM (cueille le jour). a travers le discours à la femme aimée du cers 37 à 48 Baudelaire rappelle que la mort détruit la beauté: il propose une réfléxion sur la condition dhumaine.

-Mais décalage par rapport à la poésie traditionnelle:

=> alternance entre alexandrins (utilisés dans la poésie classique pour traiter des sujets graves, sériquex) et octosyllabes (aspect plus leger) donne un légèreté de ton.

=>Comparaisons surprenantes et violentes entre la femme et l charogne. Ecriture provocatrice, dimension érotique et horrible. Comparaisons "Les jambes en l'air, comme une femme lubrique" et "sur un lit", "jambes ouvertes".

=> Métaphore manger des baisers qui se rapporte à la vermine!

=> oxymore "la carcasse superbe" v.13 et association charogne à une fleur: laideur et beauté mêlées

=> antithèse dans le style des vers 37-40: style prosaíque s'oppose au lyrisme plus classique sublime la beauté de la femme, ici, le poète, cruel, lui annonce sa déchéance future.!

B)La puissance de l'art

-Le poète est un être à part:

=>pronom "je" qui l'isole du reste de l'humanité

=> la femme est associée à des verbes au futur, lui à des verbes au àssé composé ("j'ai gardé") ou au présent ("achève"). Donc, signe d'une permanence. Il n'est pas soumis aux lois du temps, à la mort. Il oppose donc de manière cynique la condition mortelle de la femme à la sienne-

-DONC: il est un être s`périeur: grâce à lui, les acteurs de cette histoire, mème morts, subsisteront dans ses oeuvres. Champ lexical de l'art: "ébauche", "toile". Il est bien comparable à Dieu. "essence divine" à la rime (et qui s'oppose de manière provocatrice à "vermine" (associée à la femme). Apologie de la création poétique.

-Autre force de la poésie: créer de la beauté à partir de la laideur.Strophe 8.

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